Luzy
Sur les bords du chemin, la gelée blanche du matin forme une multitude de sculptures avec les feuilles mortes tombées au sol. L’herbe craque sous le pas. Tout scintille avec le soleil froid qui se hisse lentement dans l’azur glacé de cette journée d’automne.
Petit à petit l’air se réchauffe, les couleurs semblent arriver aux arbres. La lumière pâle éclaire le tapis de feuilles rouges dans les forêts de hêtres. Quelques chênes au pied desquels on ramasse des chanterelles, des trompettes des morts, des cèpes, des bolets communs… Sous toutes les feuilles on trouve des champignons. Sous les châtaigniers nous faisons provision de marrons qui, ce soir, siffleront sous la flamme vive du feu de cheminée.
Dehors c’est l’odeur de la terre mouillée, des feuilles mortes, l’humidité et le froid, le silence… Et dedans, c’est l’odeur du feu de bois, les bûches qui craquent. Dedans c’est aussi l’odeur du repas. Une bonne soupe chaude, ou un rôti de bœuf bien rouge. Une tarte aux pommes du jardin, une assiette de charcuterie, un plateau de fromage. Et tout ça arrosé par un bon vin de bourgogne qui nous enverra siester dans nos chambres dès la fin du repas.
Mon regard se perd au travers de la fenêtre, vers le mont Touleur qu’on devine avec peine. La lumière semble filtrée par un écran de brume. Et le regard ne porte pas beaucoup plus loin que les quelques haies séparant les champs alentour. Une haie d’aubépine mêlée de fruitiers âpres. Un poteau soutenant les lignes télégraphiques, quelques vaches blanches, un âne dont on entend vaguement le braiement. Des grenouilles dans toutes les flaques d’eau.
Ce n’est qu’un début, mais, cela viendra en son temps.
Désolé, la photo est prise au printemps.