Dans les villes
Excès de lignes de fuite et défaut d’horizon, déserts humain dans lesquels l’être d’un Dieu infini paraît impossible. Profondeur de champ troublante et vision morcelée, comme abrégée par ces immenses édifices, gardiens du grand temple de l’absence, techniciens de l’absurde.
Coulées mortifères denses et profondes. Au sein d’un brouillard d’humide humanité processionnent fiévreusement d’étranges poussières de vie inanimées. Dernier gémissement sournois de l’hominisation, nos villes sont le désastre de la vie moderne. Elles sont le mouroir de notre humanité. Moissonnant toujours plus de monde, exhumant chaque jour moins de vie.
L’obscurité la plus dense n’est jamais loin de la lumière la plus pure. Ajournée. Déchirement dans une atonie lumineuse. Anuitée. Dans la torpeur immanente se débattent les vies d’êtres sans repos. Dans leurs yeux la lumière est toujours la même. Sans intelligence, les génies éclatants veillent sur l’infatigable troupeau. Le flot inhumain ne s’endigue jamais, paradoxalement figé dans son errance répétitive.
Circulation, consommation sans émotion. Sans savoir, sans voir et sans vouloir. Gommés et désincarnés, des hommes luttent. Il ne leur faut pas un an pour devenir fous à lier. Social ladder en panne, il n’existe pas de rédemption.